Les documents de l’Église mentionnés plus haut sont profondément conscients de l’état des choses dans le monde contemporain, particulièrement en Europe. La chute de l’idéologie marxiste athée n’a pas fait disparaître le matérialisme pratique qui marque le style de vie de la majorité de nos contemporains. Les discussions passionnées d’autrefois sur l’existence de Dieu ont été remplacées par l’indifférence : on pense et on agit « comme si Dieu n’existait pas ». Et pourtant, les gens ne semblent pas se détourner du Dieu réel, mais seulement d’un Dieu que l’Église annonce sans capacité de convaincre. C’est pourquoi, malgré la marée que représente le matérialisme pratique, le silencieux désir de Dieu continue à vivre dans les cœurs : la manifestation en est le nombre croissant de sectes et l’ésotérisme de tous bords. Malgré tout, l’Évangile a toujours sa chance, dans la mesure où il représente la vraie réponse au désir du cœur humain, c’est à dire, dans la mesure où il est la Bonne Nouvelle qui libère. Cela ne peut être réalisé que par ceux qui vivent l’Évangile. L’évêque mentionné plus haut considère que la prédication de nombreux prêtres reste sans effet parce que leurs cœurs ne sont pas habités par le Dieu vivant et que leurs paroles ne révèlent aucune passion de Dieu. En s’excusant de la rigueur de ses paroles, il se pose la question : « N’est-ce pas parce que l’on vit de l’Église et non en Église, à l’intérieur de son vrai mystère ? » [5] En effet, à notre époque, ce ne sont pas seulement certaines vérités ou certains domaines de la vie concrète de l’Église qui seraient remises en question, mais Dieu lui-même, et notamment chez ceux qui doivent indiquer aux autres le chemin qui mène à Lui. C’est pourquoi le Synode extraordinaire des évêques pour l’Europe mentionné plus haut affirme sans hésitation : « L’Europe tout entière se trouve aujourd’hui confrontée au défi d’un nouveau choix de Dieu. » [6]
Si nous regardons les messages de Medjugorje sous cet angle, il n’est pas difficile de trouver une grande concordance. Au début, au premier plan se trouvaient les messages concrets concernant la paix, la conversion, la prière, le jeûne… avec le temps, le centre en est devenu Dieu en tant que tel, et la relation de l’homme à Dieu sous toutes ses formes. Les messages sont une invitation itérative adressée à l’homme : faire le choix de Dieu qui s’offre à lui, donner à Dieu la première place dans sa vie - puisqu’elle lui revient, mais aussi tout lui abandonner, surtout les fardeaux de la vie, remercier Dieu pour ses dons et le glorifier par sa vie. De nombreux messages rappellent que Dieu ne peut être connu que dans la prière du cœur. Nombreux sont les messages qui parlent ainsi de la révélation de Dieu, et il faut les comprendre dans le sens que la révélation de Dieu aux hommes est le but principal des événements de Medjugorje. « Chers enfants, aujourd’hui encore je vous invite au chemin de la sainteté. Priez pour saisir la beauté et la grandeur de ce chemin, sur lequel Dieu se manifeste à vous de façon particulière. » (25.1.1989) Ou bien : « C’est pourquoi, mes chers petits enfants, ouvrez-vous complètement à moi, pour que je puisse vous entraîner toujours davantage vers l’amour merveilleux de Dieu le Créateur, qui se révèle à vous de jour en jour. Je suis avec vous et je désire vous révéler et vous montrer le Dieu qui vous aime. » (25.8.92) Nous pourrions donc dire que Medjugorje est beaucoup plus qu’un lieu de prière et de conversion. C’est avant tout un lieu où Dieu veut signaler que le désir qui habite l’homme n’est pas vain, et que le chemin menant à Dieu est ouvert même aujourd’hui, puisque c’est Lui-même qui vient à la rencontre de l’homme.