Il y a une expression qui revient avec une fréquence tellement surprenante dans les messages de la Reine de la Paix, qu’elle ne suscite plus de particulière émotion dans les coeurs distraits de ses enfants: « Je suis avec vous !». Le Père Slavko, à qui je demandais quel était, selon lui, le message le plus important que le Ciel offrait à Medjugorje, répondait sans hésitation: « la présence spéciale de Marie parmi nous ».
En fait la Vierge nous redemande avec une singulière insistance de reconnaître ce qu’il y a d’exceptionnel dans la grâce de sa présence spéciale en ce temps : « Ce temps est mon temps » (Mess. 25-01-1997), « Chers enfants, cette grâce est que je puis-se être avec vous » (Mess. 25-11-92). Elle nous invite, avec une douloureuse souffrance maternelle à ne pas banaliser le don et à mettre pleinement en valeur cette effusion incessante de grâce qui jaillit de sa présence spéciale parmi nous: « C’est pourquoi, chers enfants, écoutez et vivez ce que je vous dis, car pour vous ce sera important, quand je ne serai plus avec vous, de vous souvenir de mes paroles et de tout ce que je vous ai dit ». (Mess. 25-10-92), « C’est pourquoi, mes enfants, je vous prie d’accueillir et de vivre les messages sérieusement, pour que votre âme ne soit pas triste quand je ne serai plus avec vous » (Mess. 25-12-1989).
Mais pourquoi Marie nous répète-telle incessamment qu’ « Elle est avec nous », que nous ne sommes pas seuls, que « Son Coeur suit attentivement nos pas » (Mess. 25-12-1986),nous redemandant ainsi de cueillir dans Sa présence, au-delà de toute affectivité spirituelle escomptée, un don de la grâce profond et fondamental ?
désire, pour demander à Dieu, comme Lui le désire, pour reconnaître ce que nous sommes, comme Lui le désire. Tout cela nous ne pouvons le faire sans invoquer le nom de Jésus.
Je pense à la douceur qu’éprouvait Marie (ou qu’elle éprouve) quand elle appelait son Fils par son nom; à sa joie quand elle l’appela pour la première fois. Je pense au soutien que ce nom lui donnait, seulement en le prononçant dans les moments les plus sombres et les plus difficiles de sa vie terrestre. Je pense que Dieu lui-même se réjouit de prononcer ce nom, d’appeler Jésus. Ce nom est une aide, un soutien; il est un remède pour nos âmes; c’est un nom qui donne la vie, apporte l’amour envers la personne nommée (Jésus) et envers le prochain.
Habituons-nous donc à prononcer ce nom avec foi, avec coeur: cela nous fera un grand bien. Ce nom, par ailleurs, semble vraiment miraculeux le prononcer rend présent l’être nommé, rend présent Jésus. Demandons à Marie qu’elle nous rende attentifs au nom de son Fils, qu’elle nous y fasse penser souvent avec tellement d’amour que ce nom transforme vraiment tout notre être: essayons et nous verrons que c’est vrai. Peut-être, de cette façon Jésus qui habite en nous, ne restera pas relégué et humilié dans un coin obscur de notre coeur, mais il sera honoré pour ce qu’il est vraiment: notre roi ; et nous pourrons ainsi participer aux fêtes du roi en compagnie du roi, et posséder la vraie joie, qui est Lui seul. Ainsi Jésus, qui naît
Dans le livre de l’Exode, à l’aube de l’histoire du salut, à Moïse qui confessait toute son incapacité radicale à réaliser la mission à lui confiée par le Très-Haut de libérer le peuple d’Israël de l’oppression : « qui suis-je pour aller chez Pharaon et pour faire sortir d’Egypte les Israélites? », Yavhé répond simplement : « Je serai avec toi » (Ex 3,11-12).
C’est cela en effet le vrai cachet de la victoire sur toutes nos paralysies intérieures, sur notre radicale inaptitude à servir la mission vertigineuse à laquelle nous appelle Marie en ce temps, le fondement de l’absolue certitude que de notre « oui » à son appel va sourdre la pleine réalisation du plan salvateur que le Père nous confie à travers Elle: « Chers enfants, je veux que vous compreniez que Dieu a choisi chacun de vous, dans son plan de salut pour l’humanité... Je suis avec vous pour que vous puissiez tout réaliser » (Mess. 25-01-1987), Je veux sauver toutes les âmes et les offrir à Dieu » (Mess. 25-08-1991).
C’est important de reconnaître « la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur » de cet Amour indicible « qui surpasse toute connaissance » (Eph 3,18), qui est dans le fond et à la racine de la présence spéciale de Marie « avec nous ». Effectivement, aujourd’hui la Reine du Ciel ne descend pas parmi ses enfants toute seule, mais, avec Elle, se fait extraordinairement proche des hommes toute l’Eglise céleste, les Anges, les Archanges et tous les saints, aujourd’hui plus proche que jamais de nos âmes, désespérément assoiffées d’amour pur, et tragiquement incapables de l’accueillir et de le donner, « maintenant que l’on dit que Dieu est lointain, en vérité Il n’a jamais été aussi proche » (Mess. 25-09-1999).
Marie est avec nous en ce temps pour nous rendre pleinement participants de ce dans une cabane, peut trouver un lieu plus accueillant qui soit sa demeure.